Comment développer ses soft skills à l’ère de l’IA ?
2024-06-07
Comment développer ses soft skills à l’ère de l’IA ?
Depuis quelques années, les soft skills (les compétences comportementales et relationnelles) prennent une place majeure dans le quotidien professionnel, notamment depuis l’arrivée de la numérisation et l’intelligence artificielle.
Depuis sa création, Extia place l’humain au cœur des son activité et notamment en favorisant le développement de ces fameuses soft skills, atouts majeurs dans ce monde en constante évolution. Les Communautés Métiers by Extia, qui réunissent des groupes d’experts et passionnés pour discuter de sujets techniques et d’actualités ont saisi l’importance de ce sujet en 2021, en créant la Communauté Métier Soft Skills.
Dans leur quête de connaissances, l’équipe des Communautés Métiers a suivi la conférence de Jérôme Hoarau, conférencier international et auteur de best-sellers sur les soft skills et le leadership.
Pourquoi miser sur les soft skills ?
Miser sur les soft skills est aujourd'hui une nécessité car les hard skills (les compétences techniques) deviennent obsolètes plus rapidement. Cette obsolescence de nos compétences représente un enjeu aussi bien pour les entreprises que pour les employés qui doivent s’adapter et rester en veille constante de nouvelles compétences techniques.
Les hards skills peuvent également être définies comme les compétences que l'Intelligence Artificielle (IA) peut ou pourra rapidement remplacer. À l’opposé, les soft skills sont des compétences humaines beaucoup plus complexes à imiter pour l’IA, et restent donc pour le moment mieux maîtrisées par les Hommes.
Les soft skills sont les dernières compétences que l’IA pourra reproduire, ce sont donc sur elles qu’il faut miser en pensant à son avenir professionnel. De plus, ces compétences sont transversales et servent à chaque nouvelle mission dans le monde professionnel et dans tous les métiers.
Quelles sont les soft skills les plus développées et comment les reconnaître ?
Tout d’abord, il faut savoir reconnaître ses soft skills : une compétence se reconnaît en utilisant la formulation “j’ai développé mon/ma …”, et diffère de notre responsabilité (qu’on ne peut pas changer) reconnaissable dans la phrase “je suis …” Jérôme Hoarau nous propose un exercice qui permet de mettre en lumière les 5 soft skills les plus développées chez soi, afin de savoir lesquelles travailler, développer, ou garder. En voici les grandes lignes :
Sur une feuille, dessinez un tableau à 2 colonnes : l’une pour les expériences significatives vécues (qu’elles soient positives ou négatives) et l’autre pour réfléchir aux soft skills qui ont été mises en pratique lors de ces expériences. Une fois le tableau complété attentivement, certaines soft skills seront répétées plusieurs fois, d’autres seront présentes partout ou très peu. C’est grâce à cette répétition des compétences qu’il est possible de créer son top 5 des soft skills les plus développées. Une soft skills qui aura été utile dans presque toutes les expériences est une soft skills très développée chez soi. L’exercice est simple mais doit se faire patiemment et minutieusement pour ne pas rester superficiel. Il est également possible de poser la question autour de soi (entourage personnel ou professionnel) afin de vous donner les premières clés de réflexion à propos de vos soft skills.
Comment développer ses soft skills ?
Il est important de garder en tête que les soft skills ne sont pas acquises et figées : il est possible de développer des soft skills que nous n’avons pas. Tout d’abord, il est important d’être dans un état d’esprit dit “growth mindset”, c’est-à-dire qu’il faut constamment se remettre en question en changeant son dialogue interne. Par exemple, ne plus dire “Je suis anxieux”, qui sonne comme une fatalité et se dire “Et si je trouvais des moyens de gérer mon stress”. Il faut cultiver régulièrement cet état d’esprit de changement en acceptant la critique, en s’inspirant du succès des autres (au lieu de parfois les jalouser) mais également en cherchant le défi et le dépassement de soi.
Au-delà du growth mindset, premier pilier pour développer les soft skills, il faut entretenir sa plasticité cérébrale et continuer de créer des connexions neuronales en recherchant ces 3 axes complémentaires :
- La nouveauté : continuer d’apprendre.
- Le défi, le dépassement : se challenger et sortir de sa zone de confort.
- La répétition : la régularité est essentielle pour la plasticité cérébrale. Pour apprendre à gérer son stress par exemple, 15 min de méditation par jour pendant 3 mois seront plus efficaces qu’un stage de gestion des émotions de 2 semaines.
Le top 5 des soft skills sur lesquelles miser
Jérôme Haorau a sélectionné les 5 compétences qui d’après lui, permettent de s'adapter plus facilement dans le monde actuel qu’il surnomme “monde VICA” (Volatile, Incertain, Complexe et Ambigu), reprenant le langage militaire qui correspond au monde complexe dans lequel nous évoluons :
- La capacité à apprendre : le savoir émerge sans cesse et rend souvent obsolète d’anciens savoirs.
- La créativité : dans un monde incertain, le champ des possibles est immense (que ces possibilités soient agréables ou non).
- Le leadership : sans parler de posture hiérarchique, cette compétence amène à des prises d'initiatives, du changement choisi plutôt que subi.
- La gestion du temps : les innovations continuelles donnent une impression d’accélération du temps, il faut réussir à le contrôler.
- L’intelligence numérique : le risque “d'illettrisme numérique” peut se révéler très handicapant. Revenons plus en détail sur ces différentes soft skills :
La capacité à apprendre
Aujourd’hui, il est facile de tomber dans la paresse cognitive, c’est-à-dire de ne plus penser par soi-même, de laisser les machines, les ordinateurs faire notre travail, nos recherches. Il est impératif de se développer et non pas de se laisser porter, cela permet de développer sa pensée critique ou la résolution de problème. Voici 3 bonnes pratiques pour maintenir ou développer sa capacité d'apprendre : 1- En utilisant ChatpGPT, ne pas demander des réponses mais de nouvelles questions qui vous aideront dans votre mission. Ex : “Quelles infos as-tu besoin pour m’aider à faire … ?” 2- Entraîner sa mémoire par la visualisation rétroactive et la répétition espacée. Qu’est-ce que la visualisation rétroactive ? C’est l’analyse d’une situation passée pour en retirer des enseignements. Ex : Se refaire la journée pour retenir ou voir les points où j'aurais pu faire autrement. Le faire le soir, puis une semaine après et un mois plus tard. Cette méthode, combinée au concept de révision espacée (qui permet d’ancrer une information), permet de réduire la courbe de l'oubli et fait travailler la plasticité cérébrale. 3- La pratique de la lecture rapide (notamment grâce à l’application Neoboost, co-créée par Jérôme Hoarau) maintient la vivacité intellectuelle. C’est un entraînement mental rapide, ce n’est pas une fin en soi.
La créativité
La créativité se travaille dans la recherche de solutions à des problèmes donnés et il existe différentes façons de la développer :
- La création par l’inspiration. Ex : Que ferait cette personne à ma place ?
- Utiliser la technique des Chapeaux de Bono, un outil puissant pour la résolution de problèmes. Pour résoudre un problème, vous allez utiliser 6 visions différentes et bien distinctes qui vous donneront un large éventail de solutions.
Le leadership
Cette soft skill est très importante et réunit plusieurs critères et compétences :
- Il faut avoir une vision. C’est le fondement et elle doit être claire pour soi ET pour le groupe (dimension pédagogique). La vision doit être appropriée par tous et chaque rôle défini, si chacun trouve sa place, le mouvement sera naturel.
- L’exemplarité
- La mise en mouvement d'un groupe
- La volonté de faire grandir l’autre
- L’intelligence émotionnelle : il faut comprendre et savoir comment réagir face à l’autre.
- Le courage et l’audace. C’est quand tout ne se déroule pas comme prévu que ces compétences se révèlent. Le courage est l’action avec de la peur (défi subi) alors que l’audace est un défi choisi. Un leader a besoin de ces 2 compétences.
La gestion du temps
Dans un monde qui s’accélère, la gestion du temps est nécessaire et il est important de savoir prendre des rendez-vous avec soi-même, ne pas se perdre dans un cercle infernal. Pour aller plus loin, retrouvez ici, le replay d’une conférence sur la gestion du temps.
L’intelligence numérique
Voici 2 pratiques importantes pour garder, voire développer, cette intelligence numérique :
- Faire de la veille et s’intéresser à ce qu’il se passe : il faut tester, avoir une appétence à la nouveauté et ne pas se sentir submerger par les nouveautés. Ex : découvrir les nouveaux réseaux sociaux comme Tik-Tok ou Thread.
- Relever des défis avec curiosité. La curiosité vous permet d’être plus ancré dans la réalité et développer son sens critique. Grâce aux soft skills et à leur développement, vous serez mieux équipé pour faire face aux changements et gagnerez en confiance en vous. Ce cercle vertueux est à maintenir actif car les changements s’accélèrent et peuvent déstabiliser.